2015
une façade d'entrée de Saloon à l’échelle 1, construite de lambris de PVC imitant les lambris en bois, vissés sur une ossature en bois, soutenue par deux jambes de force, comme il est possible d'en trouver dans les décors de théâtre. Cet assemblage précaire montre d’un coté une tentative de mise en scène et de l’autre une imitation de façade directement rendue factice par sa matière et sa couleur, plastifiée.
Le saloon rassemble une multitude d’idées reçues véhiculées par son image omniprésente dans les westerns du cinéma Hollywoodien. C’est au saloon ou devant la porte du saloon que sont tournées majoritairement les principales actions. Cette récurrence fait que le saloon est devenu unobjet clef de ce cinéma voire un archétype. En surjouant sa facticité j’exagère ce statut archétypale et le met au premier plan. Les portes du saloon sont posées sur des charnières va-et-vient, permettant les allés et venus, ouvrant le passage de l’envers du décor, au décor et vice versa.
Dé-hiérarchisant les statuts des éléments qui composent cette pièce, ce passage d'un statut à l'autre insiste sur le caractère ambivalent que j'assigne à cette façade. La définition du terme façade est ici exploitée pour être détournée voir renversée. Tous les éléments pouvant construire le leurre sont paradoxalement apparents, la représentation mise en place ne mime pas l’original, mais le simule. Cette mise en scène d’archétype renvoie à une forme critique du simulacre, par la simulation du réel dans le réel allant jusqu’à remplacer l’original.