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    2016

    La palette est un objet largement utilisée et répandue. Sa matière, peu traitée et peu coûteuse, en fait un objet largement utilisé dans les milieux industriels et dans le domaine de la manutention. De ce fait, on peut en trouver à proximité de toutes les zones industrielles ou de n’importe quels commerces. je me suis intéressé à son utilisation très fréquente qui a permis sa diffusion et sa banalisation. La fréquence d’utilisation de cet objet créée une habitude visuelle au sein de la société.

    On ne parle pas ici d’une simple image, mais d’une routine visuelle. C’est un objet qui sert au quotidien de chacun mais qui visuellement n’affecte en rien ce quotidien. Son hyper présence, dû à l’industrialisation et au rythme de nos villes, est acceptée et est effacée simultanément. La palette devient objet urbain, que l’on croise sans attention, comme un lampadaire ou une poubelle.

    Cette banalité et cette neutralité créent un confort intellectuel : la forme est immédiatement reconnue, assimilée mais le regard s’en détache aussitôt. C’est une forme parfaite pour produire un leurre. Pour produire ma palette, j’ai fabriqué un moulage en plâtre de ses différentes parties. Ces dernières étant assemblées, cela donne assez facilement une reproduction de palette. En s’approchant de l’objet on peut y voir toutes les imperfections, à savoir les bulles, la manière dont le plâtre a été coulé et les cassures, car le plâtre n’a pas été renforcé. Avec cette pièce, je voulais créer une forme de leurre qui se trahit par sa matériologie.

    Le plâtre me semblait être une bonne solution. En effet une reproduction nette et précise d'un objet dans ce matériau suppose de respecter et d'appliquer certains gestes sans quoi des défauts apparaissent. C'est le cas par exemple si l’on ne respecte pas les temps de séchages, de mélange du plâtre, etc. Le spectateur reconnaît la représentation, puis se réfère aux signes mis en place permettant de constater un décalage entre l’image d'abord perçue et la réalité de l'objet donnée à voir, révélée par les indices de sa réalisation. Cela nous renvoie à la fabrication. Elle trahit la représentation par le traitement du médium utilisé. Tous les défauts, normalement évités dans une approche académique, sont mis en avant pour donner les clefs du faire et du processus.