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  • Barriere 1.1


    2017

    Suite à un stage de montage d’exposition, j’ai utilisé des plaques de plâtre appelées ba13 . C’est une couche de plâtre prise entre deux plaques fines de carton servant à faire des murs, des cloisons, et à isoler. L’idée commune que l'on se fait d’un mur est sa solidité et sa capacité de cloisonner et de structurer un espace. Dans le cadre d’exposition la capacité de réagencement qu'offre cette technique permet une modularité qui oscille entre solidité et précarité.

    A partir de là, j’ai décidé d’en réaliser un simulacre à travers la reproduction des barrièresblanches que l’on trouve dans la plupart des jardins aux États-Unis. On visualise assez rapidement la barrière blanche. C’est un cliché, une image, assez répandu par le cinéma hollywoodien. Dans une économie de moyen et dans une économie de geste, la manière la plus efficace d’obtenir la couleur de la barrière blanche, en utilisant le ba13, c’était d’arracher la couche de carton, de la déchirer, pour faire apparaître le plâtre.

    J’ai donc découpé le placo-plâtre pour lui donner la forme que je voulais à savoir des poteaux, pour en faire une barrière par assemblage, puis j’ai arraché la partie cartonnée de la face avant pour arriver à la couleur de la barrière blanche, et parvenir à son simulacre. La partie structurante du matériau n’étant plus là, il perd de sa solidité et peut s’émietter. En mettant la matérialité en avant, pour ce qu’elle est, à savoir le plâtre et ses qualités, le ba13 perd sa fonctionnalité au profit d'une image.

    Mais la fragilité du ba13 abîmé contrarie simultanément cette image de la barrière blanche, créant ainsi une boucle entre ses deux éléments, qui s’exprime l’un et l’autre tout en se détruisant. Ici la dualité mise en place entre image et matière permet de déplacer la question de l’image produite vers celle du simulacre. Effectivement, le traitement de la reproduction, pouvant à première vu passer pour un leurre, crée une interrogation autonome de l’objet original.